< retour
PUBLICATIONS

 

 

Nouveautés :

Les Editions L'HARMATTAN publient dans la collection "Métaphysique au quotidien" dirigée par Bruno Bérard et Annie Cidéron, un essai de bibliographie documentaire écrit par le fils du peintre Guillaume Libert.

Accéder au site des Editions L'Harmattan

 

Cet essai de biographie documentaire, appuyé par une bibliographie tente de mettre en exergue la démarche spirituelle  du peintre cubiste Albert Gleizes et celle de Jean-Claude Libert.  
Chacun ayant suivi la voie qui lui était propre, il n’était pas chose aisée de rapprocher leur destin.

Pourtant ni l’un ni l’autre n’étaient concurrents ou adversaires. Correspondance assidue entre 1949 et 1952, dialogues et études autour de la métaphysique chrétienne; leurs échanges trouvèrent complémentarité.


Les deux peintres se rencontrèrent en 1946.
Gleizes dénonça toute sa vie la mécanisation de la société occidentale qui séparait l’homme de son unité universelle et cosmique. Il voulut tracer pour l’artiste une voie humaniste. L’exemple de Jean-Claude Libert en est la réponse la plus fidèle. 

 

Métaphysique du Cubisme, d’Albert Gleizes à Jean-Claude Libert
par Guillaume Libert

 

Pourquoi métaphysique du cubisme? Voilà un bien étrange titre qui à première vue pourrait paraître contradictoire.

En effet le cubisme du début du 20ème siècle était un courant artistique révolutionnaire initié par Braque et Picasso, tous deux influencés par Cézanne et Matisse avec le fauvisme.

La préoccupation essentielle de ses praticiens était-elle à proprement parler d’ordre spirituelle ou plutôt teintée de “politique” dans le sens d’une prise de position radicale vis à vis de l’art qu’une frange des cubistes (notamment le Groupe de Puteaux)* déclinaient comme “petit bourgeois” caractérisé par le déclin de l’impressionnisme qui selon Gleizes était devenu un art de salon destiné à décorer les intérieurs de la classe privilégiée et avait perdu sa fonction révélatrice.


Selon Gleizes le destin du cubisme allait de pair avec l’histoire du siècle.

Après la première guerre mondiale, le besoin de spiritualité qui agitait l’Europe après ces années de destructions et d’horreurs était celui de retrouver le fondement de ses racines chrétiennes.


Et ce fut donc dès 1925 avec l’expérience de Moly Sabata dans la communauté artistique  créée par Gleizes à Sablons au bord du Rhône puis aux Méjades dans son domaine agricole , que Gleizes élabora les principes et les lois de la métaphysique cubiste, d’abord avec le sculpteur et peintre Robert Pouyaud qui fut le premier “locataire” de Moly Sabata” suivi par ses disciples dont les plus fidèles furent la céramiste Anne Dangar pour conclure avec le peintre Jean-Claude Libert.


Pour Albert Gleizes, le cubisme, dans sa lutte avec la perspective descriptive avait, sans le savoir, répété l'angoisse intellectuelle du XIIIème siècle, angoisse liée au salut des âmes et au Jugement dernier.
Hors, les recherches de Gleizes liées à l'art roman, recherches qu'il entreprit pendant l'écriture de son traité d'histoire de l'art "La Forme et l'histoire", celles aussi de Robert Pouyaud et de quelques autres initiés proches du peintre, dont le père Don Angelico Surchamp, moine bénédictin de la Pierre qui Vire; amenèrent Gleizes à la conclusion que l'Art roman et le cubisme étaient issus de la même quête : retrouver les lignes spirituelles de l'Art intériorisé, tourné vers l'intérieur et non vers l'extérieur.


Perdant son rôle de mise en scène d'un spectacle historique, le tableau cubiste devenait pour lui objet à part entière, se suffisant à lui-même, comme un support de méditation.


Un tableau cubiste, organisme à part entière, était donc construit selon de nouvelles règles, où seules les lignes et les figures géométriques synthétisaient la forme qui devenait mobile et offrait une lecture en 3 puis 4 dimensions: espace, temps, rythme, forme. La couleur n'intervenant pas au début, ou très peu.


Le cubisme de Braque et Picasso n'utilisait que trois ou quatre couleurs dont les dominantes étaient les ocres, les bruns, les noirs, les gris et quelques jaunes… Le regard de l'observateur n'était plus un regard "spectacle" mais un regard intérieur. Le spectateur du tableau cubiste devait faire un effort mental d'analyse et de synthétisation pour comprendre ces nouvelles règles et admettre qu'il y avait autre chose que la représentation de la réalité mais bien une quête métaphysique.


Cette quête métaphysique, Albert Gleizes l'avait incarné, en créant ce courant issu de la pensée de René Guénon, cette figure ésotérique intellectuelle inclassable du 20ème siècle, initié aux philosophies orientales et parti en guerre contre la civilisation occidentale. Mais cette quête métaphysique, fallait-il encore l'incarner plastiquement. Ce furent avec des calques superposés les uns aux autres qu’apparut le jeu des "rotations et translations de plans" qui selon Gleizes incarnaient les rythmes et les énergies de l’univers, les grandes lignes de la spiritualité, présentes dans les bas-reliefs romans.

 

  • Extrait du mémoire d'André Dubois paru en 1971:

" C'est donc à Paris que Pouyaud assimila la technique plane des translations et rotations. Il faut voir dans la démarche de Pouyaud, abandonnant Paris et une situation, une conséquence de l'assimilation de la technique plane, assimilation qui entraîne une reconversion de l'individu, l'homme centré sur lui-même. Ne pourront être comptés comme véritables Moly-Sabatiens uniquement ceux qui assimilent cette technique plane entraînant une conversion."
Mais comment Gleizes en arriva à cette conclusion et développa cette analyse, que pour lui le cubisme avait beaucoup plus à voir avec l'Art roman qu'avec l'Art moderne?
Il faut se reporter à son traité d'histoire de l'Art "La forme et l'histoire" mais aussi à Malraux, qui le premier exprime ce que pour lui représente l'Art du XXème siècle:

  • " Le sens du mot Art a changé lorsqu'il a cessé de s'appliquer d'abord à des œuvres destinées à susciter l'admiration, comme le monde de l'art a changé lorsqu'il a cessé d'être seulement celui de telles œuvres, lorsque s'y sont introduites celles qu'exerce sur nous une action manifestement étrangère au dessein de leur créateur. Notre monde de l'art, c'est le monde dans lequel un crucifix roman et la statue égyptienne d'un mort peuvent devenir des œuvres présentes. Delacroix les tenait pour des curiosités supérieures; bien qu'il ait passé des mois chez Georges Sand, à côté de l'église de Nohant Vicq, il n'a pas moins ignoré l'art roman que Baudelaire et même Cézanne. Aucune civilisation avant la nôtre n'a connu le monde de l'art créé par des artistes pour qui l'idée d'art n'existait pas"…
  • Extraits du colloque Robert Pouyaud, Clamecy, 1997

 

Gleizes est à Saint Rémy de Provence dans sa propriété des Méjades, Libert est à Paris. Tous deux ont un échange sur les orientations de la peinture…

  • En 1950, Libert écrit à Gleizes: - “Je m'efforce dans la mesure de mes moyens depuis que je suis à Paris, de convaincre à notre cause; peine perdue souvent; je crois que Paris est mort à la Révélation. Le monstre seulement grogne en se retournant furieux qu'on le dérange dans son sommeil de brute remplie de rêves Prométhéens.”
  • On est bien d'accord, mais…; manque d'audace chez les jeunes, peur d'une opinion publique, crainte de paraître ridicule si l'on affiche une foi dont on a pourtant la nostalgie; tout le monde sait bien que Dieu est mort, et que le seul Dieu c'est l'homme, que l'on s'acharne à désintégrer, disséquer, dans l'espoir de trouver un jour sa mystérieuse essence. Quête éperdue de l'être. Mais on fait tout le contraire et l'on ne trouve que le néant et l'on s'effraye de sa solitude…
  • … Les signes pourtant ne manquent pas. En ce qui nous intéresse particulièrement la peinture reflète plus que jamais cet état, ce stade de la décomposition: expressionnisme endiablé et abstraction intestinale…
  • … J'ai encore rencontré Sonia Delaunay et del Marle chez Colette Allendy, et tous sont très anxieux de vos recherches; ce qu'on ne vous pardonne pas à Paris, croyez-moi c'est de faire une peinture religieuse, c'est au fond leur scepticisme, leur pauvre inquiétude, qu'ils ne vous pardonnent pas d'avoir franchi pour la paix des Méjades. C'est pour cela, et j'en discutai avec Hénard encore Samedi, ce ne peut-être que de la Pierre qui Vire que peut partir le grand mouvement…

C'est donc à la naissance d'une métaphysique que l'on assiste du côté de ce cubisme là, qui n'est d'ailleurs déjà plus le cubisme d'origine mais un cubisme sacré, sorte d'initiation aux mystères de la composition plane qui inclue les principes de la section dorée (rectangle d'or, triangle d'or, spirale d'or), principes illustrés dans la gouache de Libert réalisée en 1952 "Composition musicaliste". Il ne faut pas oublier ce que Braque avait dit au jeune peintre Libert, alors que celui-ci allait le voir dans son atelier de Varengeville sur mer en 1946, en pleine incertitude face à l'avenir de sa peinture.
Braque était âgé, avait parcouru le zodiaque du cubisme qu'il avait initié et voyait se profiler déjà autre chose, un autre chose que le jeune Libert possédait déjà en lui mais qui n'avait pas encore éclos: l'abstraction lyrique ou le paysagisme lyrique… Braque disait: J'aime la règle qui corrige l'émotion. C'était pour lui la définition de son cubisme. Mais il ne pouvait aller contre le vent de l'abstraction qui allait amener dans les années 60 à une nouvelle lecture de ces règles de construction, un maelstrom qui allait tout emporter et faire exploser toutes les formes d'expression plastique. – La conclusion de Braque qui était au courant des recherches de l’abstraction lyrique outre-atlantique, voyant se développer cette véritable explosion de la forme avait dit au jeune peintre Libert ce qui plusieurs années plus tard traça le chemin de ce jeune peintre cette phrase qui allait le marquer au fer rouge: "si vous vous situez dans le courant du cubisme orphique, inévitablement vous tendrez à vous dégager de la composition pure pour aller vers l'abstraction libérée de tout dogmatisme…"
Telle fût la fin du cubisme métaphysique initié par Gleizes et le début de la révolution de l’abstraction lyrique que Jean-Claude Libert illustra à partir de 1960 jusque dans les années 1990.

 

Guillaume Libert, Dimanche 17 mai 2020

 

... Albert Gleizes opposait l'art primitif et l'art classique en les rapportant à deux périodes: une période dominée par le rythme et une période dominée par l'espace. Dans le cas d'une période dominée par le rythme, c'est-à-dire d'une période primitive, la réalité est donc celle du matériau dont dispose l'artiste. Dans le cas de la peinture, c'est une surface plane: soit un mur, soit une toile, soit la page d'un livre qu'il faut décorer. Et c'est cela la réalité de base, le point de départ qu'il faudra respecter jusqu'au bout: il y aura un respect de la donnée de base, cette peinture plane. Il va falloir non pas la contredire mais la couvrir en respectant sa nature.
A l'inverse, dans le cas des périodes dominées par l'espace, le mur ou la toile est simplement une donnée de départ qu'il va falloir faire oublier pour la transformer complètement, une sorte de miroir qui va permettre de faire voir autre chose que ce qu'elle est. Par la profondeur, la perspective, on va représenter sur ce mur, cette toile ou cette page, un monde qui n'a aucun rapport avec la surface donnée. Et la toile doit disparaître – c'est sa fonction! -, au bénéfice d'un spectacle qu'on va inscrire sur elle. Ainsi la réalité objective du matériau disparaît complètement et on va créer un subterfuge, un trompe-l'œil...
Où se situe donc l'apport de Jean-Claude Libert aux recherches de Gleizes et de Pouyaud? Sans doute plus une complicité de caractère, un écho à ses préoccupations intellectuelles, un dialogue où se mêlent la pensée de René Guénon et de Coomaraswamy qu'à un changement ou une orientation de sa peinture.

 

NOTES :

Les expérimentations de Braque (notes extraites de Wikipedia – Le Cubisme)

Collaborateur et ami de Picasso, qu'il rencontre dans son atelier à Paris en 1907, Georges Braque conduit également des expérimentations picturales inspirées par Cézanne ainsi que par le fauvisme, fondé en 1905. Impressionné par Les Demoiselles d'Avignon, dont il a pu suivre une partie de la réalisation, il répond au peintre par une toile achevée au printemps 1908, Le Grand Nu. Moins radicale que le tableau de Picasso, la toile fait néanmoins figure de précurseur du cubisme : la figure de la baigneuse est complètement déformée, l’arrière-plan est composé de pans aux découpes angulaires et de nouvelles couleurs font leur apparition (beiges, gris).
À l'été 1908, Braque séjourne dans le quartier de l'Estaque à Marseille, où Cézanne s'était réfugié durant la guerre de 1870 et était revenu par la suite. Il y réalise plusieurs tableaux en hommage à son inspirateur, dont les Maisons à l'Estaque (1908) et le Viaduc à l'Estaque (1908). Braque se distancie ici de l'imitation fidèle du réel pour représenter un espace propre à la toile : il élimine ainsi différents détails et simplifie la forme des bâtiments pour les réduire à de simples cubes.
Les tableaux de Braque sont toutefois refusés au Salon d'automne de 1908. Henri Matisse, qui fait alors partie du jury, qualifie de « cubistes » les Maisons de l'Estaque, bien qu'il désapprouve l'utilisation de formes et de schémas géométriques. Rival de Picasso, il considère que c'est ce tableau qui marque l'acte de naissance du cubisme, et non Les Demoiselles d'Avignon : Dans mon souvenir, c'est Braque qui a fait la première peinture cubiste. Il avait rapporté du Sud un paysage méditerranéen qui représente un village côtier en vue plongeante. Pour donner plus d'importance aux toits, qui étaient peu nombreux, de manière à les rendre lisibles dans le paysage il avait continué les signes qui représentent les toits par des lignes qui entraient dans le ciel et les avaient peintes dans le ciel. C'est vraiment la première peinture qui constitue l'origine du cubisme et nous la considérions comme quelque chose de radicalement nouveau pour laquelle nous avions de nombreuses discussions. Au même moment dans l'atelier de Braque, rue d'Orsel, il y avait une grande toile qui avait été commencée dans le même esprit et qui représente une femme assise.

 

 

GLOSSAIRE
René Guénon
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Gu%C3%A9non

Robert Pouyaud
https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Pouyaud

Le Groupe de Puteaux: Le groupe de Puteaux a adopté ce nom afin de se distinguer de la définition plus étroite du cubisme développé en parallèle par Picasso et Braque à Montmartre.
Marcel Duchamp était féru de sciences et de mathématiques, et tous ses amis, entre autres GleizesKupkaLégerMetzingerPicabiaHenry ValensiAuguste Perret, Salmon, Apollinaire, et Maurice Princet (le « mathématicien du cubisme ») rêvaient de transformer le monde à partir des découvertes « einsteiniennes » tournant autour du nombre d'or.

Origines du mot cubisme
Le terme “cubisme” provient d’une réflexion d’Henri Matisse, relayée par le critique d’art Louis Vauxcelles, qui, pour décrire un tableau de Braque, parla de “petits cubes”.

Cézanne et le concept (1904)
Le cubisme prend source dans les écrits et dernières oeuvres de Cézanne. Les historiens répéteront souvent la phrase tirée d’une lettre du 15 avril 1904 de Cézanne à Emile Bernard: “Traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cone, le tout mis en perspective, soit que chaque côté d’un objet, d’un plan, se dirige vers un point central”.

 

 

 

 

 

 

LES PUBLICATIONS DE L'ATELIER LIBERT

 

LES CAHIERS DE L'ATELIER N°5
Jean-Claude Libert et Moly Sabata
Correspondance (1949 à 1955)
Recueil dirigé par Yvette Libert
Avec l’aide de la Bibliothèque Kandinsky
(Centre Pompidou)
Rédaction et réalisation graphique
Guillaume Libert

Les nouveaux Cahiers de l'Atelier sont consacrés à la correspondance de Jean-Claude Libert entre 1949 et 1955. Cette correspondance est constituée pour la première partie (1949 à 1953) par un choix de  lettres entre Jean-Claude Libert et Albert Gleizes. Ces premières lettres constituent un témoignage important sur la pensée du jeune peintre Libert à cette époque et sur la confiance qui s'était établie entre les deux hommes, l'un sortant à peine de la guerre et l'autre à l'automne de sa vie. Cette correspondance prépare Libert au choix qu'il fera deux ans plus tard et dévoilent également quelques pans de la pensée de Gleizes par rapport à la "marchandisation" de l'Art et de l'attitude du véritable créateur vis-à-vis de ces fausses tentations.

La seconde partie de la correspondance porte sur la période réelle de Moly Sabata avec la succession d'Anne Dangar au métier de potier, succession difficile à négocier par celle-ci mais aussi bouleversante par la sincérité de ses confidences.
Juliette Roche, Albert Vallet, Henri Giriat, le sculpteur Marc Hénard, le père Dom Angelico Surchamp, Robert Pouyaud veilleront aussi en écrivant à Libert sur son travail à Moly Sabata.

Enfin la troisième partie est la correspondance entre Jean-Claude Libert et ses parents  (sa mère Marguerite Libert et son père Marcel Libert).

 

couverture livre jean claude libert
1ère monographie synthétique du peintre Jean-Claude Libert par Yvette et Guillaume Libert.

Parcours chronologique de l’oeuvre du peintre Jean-Claude Libert par Yvette Libert, femme de l’artiste et par son fils Guillaume Libert. Choix d’un texte du peintre sur la peinture abstraite, correspondance d’Albert Gleizes, texte de Henri Giriat et Hélène Cingria. Les principales périodes du peintre depuis 1938 jusqu’à 1990 sont retracées avec un choix d’oeuvres sélectionnées (oeuvres sur papier, peintures, monotypes, décorations murales). Des photographies d’archives jalonnent le parcours de Jean-Claude Libert (Moly Sabata, Villeneuve lez Avignon). Les années 1960 soulignent l’itinéraire singulier du peintre dans l’abstraction et le paysagisme lyriques avec de très belles reproductions.

Couverture souple - 125 pages - Reproductions couleur
Prix catalogue : 35,00€
ISBN : 978-2-9532636-3-3

(disponible en ligne)

 

Tous droits réservés ADAGP-Atelier Libert

 

Découvrez les premières pages du livre

 

 

 

 

Autour du nombre d'or

> cliquez ici

 

LES CAHIERS DE L'ATELIER N°2
Les sources secrètes de Jean-Claude Libert

(téléchargez le bon de commande)

Les Cahiers de l'Atelier n°2 de l'association des amis du peintre Jean-Claude Libert sont consacrés à l'utilisation du Nombre d'Or chez le peintre Jean-Claude Libert.
Cette étude est précédée d'une brève histoire du nombre d'or depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, un résumé du rôle de la révolution cubiste dans la naissance du groupe de Puteaux,  l'évolution du cubisme d'Albert Gleizes et la naissance de la mécanique plastique, une description de la personnalité de Robert Pouyaud et de  l'Atelier de la Rose. L'analyse de la gouache "composition musicaliste" de Jean-Claude Libert concluera cette réflexion avec une publication des notes de Jean-Claude Libert sur les tracés régulateurs. Yvette Libert publie également ses dernières céramiques réalisées entre 2012  et 2013 : "Plaques de lave de volvic" d'après des gouaches de Jean-Claude Libert.

Format  Carré (21 cm x 21 cm fermé), 71 pages intérieures couleur + couv.quadri
Pages intérieures : Papier couché satiné 135 gr quadrichromie
Couverture : 200 gr couv. quadri semi-brillant.
Dos carré collé
N° ISBN : 978-2-9532636-5-7
EAN : 9782953263657

SOMMAIRE
Préface : Jean-Claude Libert et le nombre d’or par Henri Giriat

1/ A la recherche de la Divine Proportion par Guillaume Libert
- Du Moyen-Age chrétien à la Renaissance
- La Révolution Cubiste
- L’Atelier de la Rose par Henri Giriat

2/ Jean-Claude Libert et la Section d’Or
-Analyse de l’oeuvre sur papier «Composition musicaliste»
- Notes de Jean-Claude Libert sur les tracés régulateurs

3/ Aventure en lave par Yvette Libert
- La lave de volvic
- Le choix des couleurs
- La mise à l’échelle
- De l’émaillage à la cuisson

4/ Notes et sources bibliographiques

 

Jean-Claude Libert et le Nombre d'Or
Par Henri Giriat

Jean-Claude Libert a été ouvert à toutes les recherches de son temps, mais il n'en a été tributaire d'aucune. Aussi on ne saurait délimiter une période précise où il a expérimenté les ressources du Nombre d'Or. Il s'agit plutôt d'un va et vient selon les circonstances et les échanges. Peut-être plus particulièrement entre 1950 et 1960 en collaboration avec le groupe de l'Atelier de la Rose, notamment avec René-Maria Burlet, adepte convaincu du Nombre d'Or. Les recherches historiques de Matila Ghyka, les applications de le Corbusier en architecture en posaient le problème à la plupart des artistes.
Remontant au passé, que savait-on exactement de l'usage du Nombre d'Or avant la Renaissance ? Il semble que les médiévaux n'enfermaient pas la Notion de Nombre dans l'usage exclusif de la section dorée, mais faisaient naître et renaître le sens de la proportion à partir de l'intention du temple à ériger, mais plus encore à partir de leur propre architecture, de leur corps, à partir de ce qu'Albert Gleizes appelait "la physiologie active" de l'artiste.
Je crois que Jean-Claude Libert, comme Gleizes, en était convaincu lorsqu'il élaborait ses compositions. Dès lors le sens de la proportion – je veux dire la multiplicité toujours singulière des proportions – ne saurait s'enfermer dans un module univoque.
Regardons d'ailleurs la nature. Où donc est l'exemplaire type du Nombre ? Le Nombre d'Or ou plus simplement le Nombre dans ses rapports d'extension et de croissance ? Il agit de la façon à la fois la plus particulière et la plus universelle dans la circonvolution des astres, dans la spirale du coquillage, dans les girations de l'atome, mais aussi bien dans les cadences de notre cœur. Je devrais dire ici : de notre cœur, centre vital et spirituel de notre entité humaine. Il suffit que notre esprit s'y conforme. Qu'il écoute.

Tel est le lieu du véritable entendement. C'est ce recentrement en même temps que cet élargissement qui a garanti chez Libert le sens du Nombre :

Donner à l'œuvre sa mesure par la juste répartition des accords colorés en étendue.
Faire circuler ces parts de l'une à l'autre suggérant le nombre par leur mobilité en croissance, en développement.
S'accomplir dans cette totalité circulaire où se discerne le rythme, aussi sensible qu'indéfinissable.
Telle fut en constance la règle d'or de Jean-Claude Libert.