1947. Jean Claude et Yvette
descendent à Pâques à Villeneuve lès Avignon pour s'installer. Grâce à Raymond
Christoflour, écrivain résidant à Villeneuve, qui est guénonien, Jean Claude rencontre
A.Gleizes dans sa propriété des Méjades à saint Rémy de Provence. Les deux hommes
ont eu sensiblement le même parcours familial. Leurs pères respectifs travaillent
dans le dessin pour tissus. Jeune, Gleizes est rentré en apprentissage
comme Jean-Claude dans l'entreprise familiale. Quoique 16 ans les séparent, les
deux peintres se retrouvent dans la pensée de René Guénon: "L'homme universel
doit retrouver le sens du sacré en lui et non en dehors de lui " ; JCL a subit
l'épreuve de la guerre comme prisonnier. Gleizes lui apporte un repère spirituel
dans lequel il va pouvoir incarner sa peinture, répondre à ses interrogations
sur le rôle du peintre dans la société. Près d'Yvette sa compagne qui est restée
très proche de la nature, Libert puise son inspiration primale. Portraits, études
se succèdent. En captivité il avait déjà cotoyé des intellectuels. Architectes,
ingénieurs, écrivains, la micro-société française dans la représentation de son
élite, tous milieux politiques et religieux confondus, officiers et sous-officiers
de réserve échangeront pendant 5 ans leur vision de la société future. La curiosité
intellectuelle de Jean-Claude attire Gleizes à bien des égards. Il répond à la
question essentielle que se pose Libert. Comment un peintre de 1947 peut se positionner
par rapport au monde. |
Jean Vilar vient de créer le Festival d’Avignon et monte Shéhérazade d’après
le texte du poète. Supervielle rencontre Jean Claude et Yvette et tombe amoureux
de la maison. Il préfère séjourner là près du peintre de Villeneuve et de sa muse
Yvette pour y résider pendant les représentations. Tous les matins Supervielle
lit un poème à Jean Claude au cours du petit déjeuner pris dans la loggia. En
Avignon, les comédiens de la troupe du TNP sont en pleine répétition. Ils passent
de temps en temps déjeuner chez les Libert pour discuter de l’avancement de la
pièce avec Supervielle.C’est dans cette atmosphère que le peintre Libert va commencer
à créer. Après Supervielle, c’est Guy Dumur, écrivain et critique de théâtre qui
séjournera dans la maison du potier. Très attaché au jeune couple, à l’écoute
de Jean Claude dont il boit les paroles, il commence à écrire là bas son roman
«Les petites filles modèles». Un lieu où souffle l’esprit ne peut que nourrir
une oeuvre. Guy Dumur aime cette maison et sa grande terrasse dont la vue sur
le Rhône et les vergers avec en toile de fond le Palais des Papes d’Avignon est
unique, hors du temps, un paysage mythologique, décor théâtral et chargé d’histoire,
un lieu où lyrisme et poésie font bon ménage... |
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Jean-Claude
Libert au travail
Tous droits réservés ADAGP-Atelier Libert










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